Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Grandes écoles: Rassemblement des étudiants devant le ministère

par A. Aziza, A.Mallem & B. Mokhtaria

Des centaines d'étudiants arrivant de sept grandes écoles se sont rassemblés hier près du siège du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, à Alger, exigeant ainsi l'annulation du décret présidentiel n° 10-315 et le retour, tout simplement, au système classique.

Ces universitaires venant des différentes écoles supérieures (polytechnique, d'architecture et d'urbanisme EPAU, école supérieure de l'informatique ESI et ceux des travaux publics, école nationale de l'agronomie ENA et ceux de l'hydraulique et de la science de la mer, ainsi que de l'école de planification et des statistiques rejettent le décret présidentiel n°10-315.

Les protestataires affirment que les étudiants des grandes écoles sont contre le fait que le diplôme de Master (bac+5) est l'équivalent d'un diplôme magister (Bac +7) et n'acceptent pas que le diplôme d'ingéniorat bac +5 devienne l'équivalent d'un bac +3». Pour eux, la différence est de taille. «Nous n'avons pas la même durée de cursus et le même régime», disent-ils. Les étudiants brandissaient des banderoles exprimant leur refus à cette «dévalorisation du niveau». Sur des pancartes, on pouvait lire : «école supérieure, diplôme inférieur»...

Le nombre de policiers a doublé en fin d'après- midi avec le flux des étudiants qui n'a pas cessé d'augmenter. Des renforts sont arrivés pour encercler les étudiants, ce qui a poussé les protestataires à exhiber leurs cartes d'étudiants très haut en criant : «Nous sommes des étudiants et non pas des voyous». Très lucides, les éléments de la police se sont rapprochés des organisateurs de ce rassemblement pour leur expliquer qu'ils sont sur place pour éviter les débordements et pour veiller à leur sécurité en évitant qu'il y ait des intrus parmi eux.

A noter que les délégués des étudiants ont été reçus par les responsables du ministère. «Ils ont promis de régler ce problème, mais pour nous, ce ne sont que des promesses», nous dira un des organisateurs de ce rassemblement. Il a également affirmé que le département de Rachid Harraoubia a convoqué tous les directeurs des écoles supérieures pour débattre des revendications des étudiants. «On veut que nos délégués soient présents lors de cette réunion qui se tiendra aujourd'hui», martèlent les étudiants. Enfin, les étudiants ont décidé de maintenir la pression et comptent se rassembler aujourd'hui encore près du ministère de l'Enseignement supérieur jusqu'à la fin de la réunion avec les directeurs des écoles pour connaître les résultats des discussions.

A Constantine, les étudiants de l'INATAA, en grève depuis janvier dernier pour réclamer la reconnaissance de leur diplôme par la Fonction publique, ont été ravis d'apprendre que leur mouvement vient d'être rejoint par leurs collègues des autres instituts implantés sur tout le territoire national, lesquels ont déclenché hier une grève nationale en portant les mêmes demandes. Ces dernières visent, pour l'essentiel, la reconnaissance officielle du diplôme qu'ils préparent en exigeant son équivalence avec les autres diplômes reconnus dans les filières biologie, chimie, biochimie, sciences vétérinaires et sciences agronomiques.

A Oran, les universités étaient toujours paralysées hier. Les étudiants des différents instituts ont décidé de poursuivre leur grève en signe de contestation contre le décret présidentiel N°10/315. La grève a été observée à l'IAP, IGCMO, l'ENSET, l'Institut des Télécommunication et l'Institut de la maintenance industrielle (IAP). A l'USTO, les étudiants ont fermé l'université et empêché les enseignants et le personnel administratif d'y accéder.